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QUARTIER SAINT-GEORGES

 

Situé au pied de la colline de Fourvière, au sud de la cathédrale Saint-Jean, le quartier Saint-Georges est délimité au Nord par la rue Ferrachat et s'étend au Sud, le long de la Saône jusqu'à la Quarantaine. C'est un quartier mal connu des Lyonnais et malheureusement délaissé par les touristes.

 

Avant la période médiévale, son histoire était assez sombre ; quelques témoignages épigraphiques (musée gallo-romain de Lyon) mentionnaient la présence d'installations portuaires à Lyon pour l'époque gallo-romaine et on ne pouvait que supposer une éventuelle présence de nautes à Saint-Georges.
On sait désormais, grâce aux récentes fouilles de la place Benoît-Crépu, que le quartier de Saint-Georges a été très tôt occupé par des installations portuaires de première ampleur (voir Les bateaux de St Georges, rubrique La Saône).

Le site semble abandonné au Haut Moyen-Âge; en effet, pendant ces périodes troublées (invasions barbares) l'habitat se concentre autour des églises, celle de Saint-Georges (ancienne Sainte-Eulalie) pour le quartier.

 

Aux XIe et XIIe siècles, on sait que le quai doit être un élément important de la ville, on y reconstruit un bâtiment, la berge est renforcée par des pieux et la découverte d'embarcations atteste du trafic fluvial.

En 1348, Saint-Georges quartier populaire, est ravagé par une épidémie de peste transmise par les voyageurs et les marchandises remontant la vallée du Rhône. C'est à cette époque, au XIVe siècle, que l'Ordre de Malte s'installe à l'hôtel de la Commanderie de Saint-Georges ; l'église Saint-Georges devient le sanctuaire de l'Ordre.

 

Courant XVe et XVIe siècles, l'habitat se densifie et s'organise ; Saint-Georges est alors le quartier populaire, celui des artisans du Vieux Lyon. Nautes et pêcheurs s'installent le long de la Saône, artisans, potiers, tulliers et ouvriers agricoles, le long de la colline. Le quartier s'articule autour de l'église Saint-Georges et de son cimetière. Au XVIe siècle, le quartier devient le haut lieu de la soierie; cependant, la population demeure modeste et sans gros moyens financiers. De plus, face au nombre croissant d'artisans du tissage, les canuts de St Georges finissent par s'installer sur les pentes de la Croix-Rousse.

 

Au XVIIIe siècle, c'est là que naît Laurent MOURGUET, soyeux reconverti dans l'arrachage de dents et qui, pour attirer et distraire ses patients, adjoint à sa chaise de dentiste, un petit théâtre de marionnettes. Guignol est né (voir rubrique Guignol).

En 1844, la vieille église Saint-Georges est démolie et remplacée par l'actuelle église néo-gothique, sur les plans de l'architecte de la basilique de Fourvière, Pierre Bossan.


Située en face de l'église, la première passerelle reliant le quartier Saint-Georges à celui d'Ainay, est construite en 1844, elle sera à péage jusqu'en 1865.

 

Aujourd'hui, bien que l' "authenticité" du quartier ait été conservée, Saint-Georges est un quartier en retrait, plutôt délaissé : activités et commerces peu nombreux, vieillissement et mauvais entretien des rues et des immeubles, Saint-Georges est un lieu où le tourisme ne s'est pas encore développé. Toutefois, les projets contemporains, associés à une rénovation de l'habitat, permettront à terme d'offrir un nouveau visage au quartier.

 

Pour flâner à Saint-Georges :

 

Si la curiosité vous mène jusqu'à Saint-Georges, il vous faudra, tout d'abord, passer dans la rue Saint-Georges une des plus typiques du quartier et y pousser les portes pour découvrir des allées richement décorées, des cours, des traboules, des tours d'escaliers en vis et de multiples petites splendeurs sculptées... La rue Saint-Georges tire son nom de la présence de l'ancienne Commanderie de St Georges, ordre dépendant de l'Ordre de Malte, installé dans le quartier au XIVe siècle.

 

Si elle est ouverte, rentrez dans l'église Saint-Georges de style néogothique édifiée par l'architecte Pierre Bossan.

 

Sur la place de la Trinité, coeur du quartier et lieu de décor des spectacles de Guignol, la maison du Soleil tire son nom de la famille Barou du Soleil qui vécut ici au XVIIIe siècle et dont l'emblème était l'astre solaire.

 

A droite de la maison, la montée du Gourguillon, une des plus anciennes voies lyonnaises vous offrira de superbes panoramas sur le quartier et la ville de Lyon, si vous prenez le temps (et le courage) de monter un peu. 

Voie gallo-romaine, elle tirerait son nom du mot « gurgilo », gargouille. Ce fut pendant longtemps le seul axe de communication entre le groupe épiscopal de Saint-Jean et la basilique Saint-Just ; de ce fait, elle vit défiler quantité de princes, archevêques, rois et papes.

 

Photo de vacances

Une légende est attachée à cette montée... En 1305, le pape Clément V se fait couronner à la basilique Saint-Just et redescend vers le cloître Saint-Jean accompagné d'un cortège princier; sous le poids des nombreux spectateurs massés sur les bords de la voie, la muraille s'effondre sur le cortège... Jeté à bas de sa monture, le pape, indemne, aurait perdu le gros diamant ornant sa tiare; personne ne l'a retrouvé et aujourd'hui encore, les caves de la montée du Gourguillon font l'objet de recherches assidues... De la montée, accédez à la petite impasse Turquet (du nom du marchand piémontais établi à Lyon) dans laquelle se trouve encore un rare témoignage médiéval, les balcons de bois.

Les places François Bertras, de la Commanderie et Benoît-Crépu autour de l'église Saint-Georges ont été très récemment réaménagées. Elles vous offriront le loisir d'admirer les quais de Saône, les immeubles XIXe et le si particulier immeuble Blanchon, maison construite en 1846 par Pierre Bossan dans un style mauresque mélangeant des influences arabe, médiévale et italienne.