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Installés au cœur du Vieux Lyon dans le plus grand hôtel particulier du XVIe siècle, les musées Gadagne, ouverts en 1921, regroupent le musée d'histoire de Lyon et le musée des arts de la marionnette. Ils portent le nom de la famille Gadagne, d'origine italienne, propriétaire du bâtiment au XVIe siècle. Toutefois, rien ne permet de dire que cette famille aurait fait réaliser les travaux de construction de cet ensemble... Les musées sont désormais réouverts, depuis 2009. C'est à l’occasion de sa restauration qu’une étude archéologique globale a pu être réalisée entre 1997 et 2004.
La découverte de vestiges antiques a permis de recueillir des informations précieuses quant à l'urbanisation et l'évolution de ce secteur de la ville.
Au milieu du Ier siècle avant J.-C., avant la fondation de la cité de Lugdunum sur la colline, une installation artisanale assez importante est présente sur ce bord de Saône.
Sous Tibère (empereur entre 14 et 37 après J.-C.), la construction d’un entrepôt démontre que le quartier a toujours eu une vocation commerciale. Rénové au IIIe siècle, il atteste de l’évolution de la ville, puis de l'urbanisation du quartier par sa transformation en habitat.
Abandonné au début du Ve siècle, il sert de dépotoir avant d’être enfoui sous un épais remblai consécutif à un glissement de terrain. Cette catastrophe entraîne la disparition de la voie reconnue sous la rue Gadagne et contribue à la désertion du site pendant plusieurs siècles (au moins jusqu'au XIVe siècle).
Au XIVe siècle, s'implantent la maison de La Boyssette et ses dépendances domestiques (sur les flancs de la colline). Les vestiges liés à cette demeure (vaste glacière, meneaux sculptés, quelques éclats de vitraux), indiquent une maison de prestige. Les dépendances sont peu à peu transformées en maisons d'habitation. A la fin du XIVe siècle, la maison de la Boyssette est détruite pour les projets de la riche famille italienne Pierrevive. L'ilôt est alors considéré dans son ensemble, de la rue de Gadagne à la Montée Saint-Barthélemy. Les différents bâtiments sont regroupés autour d'une cour rectangulaire.
On a d'un côté un édifice prestigieux à l’égal des hôtels de la Renaissance, et de l’autre des bâtiments plus modestes,fonctionnels, probablement en rapport avec les activités commerciales et bancaires.
Parallèlement, les Pierrevive font construire un hôtel "la Maison de Belregard" sur le sommet de leur terrain, en bordure de la montée Saint-Barthélemy.
A partir du milieu du XVIe siècle, l’îlot appartient à une importante famille de marchands italiens originaire de Florence, les Guadagni ou Gadagne. Il est divisé en deux parcelles distinctes qui évoluent de manière différente au cours du XVIIe siècle. La partie nord ne connaît aucune modification architecturale.
Les modifications de la partie sud de la parcelle sont liées au prolongement de la rue de Gadagne jusqu'à la place du Petit Collège et au percement de la montée du Garillan. Les bâtiments existants sont surélevés et un nouveau corps de bâtiment est construit le long de la montée du Garillan. A l’ouest, un petit jardin d'agrément est réalisé sur la terrasse supérieure.
L'ilôt prend la forme que nous connaissons aujourd'hui, les formes et le plan sont demeurés inchangés. Au cours du XIXe siècle, les bâtiments sont loués.
Entre 1902 et 1941, la Ville de Lyon devient propriétaire de l’ensemble de la parcelle pour y installer le musée d’histoire de Lyon. Les bâtiments sont classés monuments historiques en 1920. En 1921, la Ville ouvre les premières salles du musée mais ce n’est qu’en 1955 que le musée des arts de la marionnette est créé.